Qualité des services de soutien et confiance institutionnelle : expériences des victimes lesboqueers de violence entre partenaires intimes au Québec

  • Quality of Support Services and Provider Trustworthiness: Experiences of Lesboqueer Victims of Intimate Partner Violence in Quebec

DOI : 10.71616/541

Résumés

La violence entre partenaires intimes (VPI) a fait l’objet de plusieurs recherches, toutefois les expériences des victimes lesboqueers restent peu documentées, notamment au sein des services de soutien québécois. Cet article examine la perception de la qualité de ces services à partir d’une analyse qualitative des témoignages de 24 participant·es. Quatre composantes d’une intervention de qualité sont identifiées : un accueil initial empathique, un soutien émotionnel et psychologique, un climat de confiance et de sécurité, ainsi qu’une intervention adaptée aux réalités lesboqueers. La discussion met en lumière les tensions entre les logiques institutionnelles et les besoins des victimes, en soulignant l’importance de la compétence culturelle et de l’accompagnement psychosocial. Ces enjeux sont analysés à travers le cadre de la confiance institutionnelle (Kennedy et al., 2024) afin de comprendre comment la perception de la bienveillance, de l’équité et de la compétence influence le recours aux services. En conclusion, l’article interroge l’importance accordée au système judiciaire comme principal vecteur de justice.

Although intimate partner violence (IPV) has been the subject of extensive research, the experiences of lesboqueer victims remain under-documented, particularly within Quebec support services. This article examines perceptions of service quality based on a qualitative analysis of 24 testimonies. Four key components of quality intervention are identified: an appropriate and empathetic initial welcome, emotional and psychological support, a climate of trust and safety, and an intervention adapted to lesboqueer realities. The discussion highlights the tensions between institutional practices and victims’ needs, emphasizing the importance of cultural competence and psychosocial support. These issues are analyzed through the framework of provider trustworthiness (Kennedy et al., 2024) in order to understand how perceptions of benevolence, fairness and competence influence engagement with services. In conclusion, the article questions the role attributed to the justice system as the main avenue for achieving justice.

Plan

Texte

Introduction

Problématique

Au Québec comme ailleurs, la violence entre partenaires intimes1 (VPI) est reconnue comme un enjeu de santé publique (Laforest et al., 2018). Ces dernières années, plusieurs rapports gouvernementaux, dont Rebâtir la confiance (Corte et Desrosiers, 2020) et la Stratégie gouvernementale intégrée en matière de violence sexuelle, conjugale et entre partenaires intimes 2022–2027 (Gouvernement du Québec, 2022), ont souligné les lacunes dans la qualité et l’accès équitable aux services, notamment pour les personnes lesboqueers. On y insiste sur l’importance de rebâtir la confiance à l’égard des institutions — une condition qui serait essentielle à l’adhésion des victimes aux services de soutien.

Malgré ces avancées, les expériences des personnes lesboqueers dans les services en VPI au Québec restent peu documentées (INSPQ, 2025). Pourtant, des données pancanadiennes indiquent qu’environ deux femmes sur trois issues de minorités sexuelles ont vécu de la VPI au cours de leur vie (Jaffray, 2021). Bien que le gouvernement du Québec (2018) reconnaisse que la VPI peut concerner toutes les personnes, peu importe leur sexe ou leur identité de genre, on peut se demander si les interventions mises en place au Québec sont bien adaptées aux réalités lesboqueers (Furman et al., 2017 ; INSPQ, 2025 ; Lorenzetti et al., 2017). La littérature scientifique internationale suggère en effet que certaines victimes lesboqueers hésitent à recourir aux services de soutien de peur d’y être mal comprises, discriminées ou à nouveau victimisées (Badenes-Ribera et al., 2015 ; Furman et al., 2017 ; Turell et Herrmann, 2008). Dans cet article, nous tenterons de mieux comprendre l’expérience des personnes lesboqueers en lien avec la qualité des services de soutien, ainsi que les conditions qui influencent la perception d’un service adapté.

La violence entre partenaires intimes lesboqueers

Dans son Plan d’action gouvernemental en matière de violence conjugale, le gouvernement du Québec (2018, pp. 11‑12) définit la violence conjugale comme « une série d’actes répétitifs, qui se produisent généralement selon une courbe ascendante. […] Elle ne résulte pas d’une perte de contrôle, mais constitue, au contraire, un moyen choisi pour dominer l’autre personne et affirmer son pouvoir sur elle ». Nous définirons donc la violence dans les relations lesboqueers comme l’ensemble des dynamiques de pouvoir, de contrôle et de coercition pouvant survenir dans des relations intimes et amoureuses entre femmes, personnes non binaires ou queer. Cette définition s’inscrit dans l’approche des travaux de Donovan et Hester (2014) qui ont montré que les violences dans les relations lesboqueers sont caractérisées par des logiques de domination et de contrôle, telles que théorisées par les approches féministes au sujet des relations hétérosexuelles. La nature de ces violences peut être physique, psychologique, sexuelle, économique ou sociale (Badenes-Ribera et al., 2015 ; Bermea et al., 2019 ; INSPQ, 2025).

Certaines formes de violence sont spécifiques aux relations lesboqueers et se trouvent ainsi invisibilisées dans le cadre d’intervention dominant, qui prend l’hétérosexualité pour norme (Davis et Glass, 2011 ; Donovan et Hester, 2014). Ces violences prennent souvent la forme de violences identitaires, c’est-à-dire directement liées à l’identité de genre ou à l’orientation sexuelle de la victime de VPI (Woulfe et Goodman, 2018). Ces violences peuvent inclure des menaces de révéler l’orientation sexuelle du partenaire (outing), l’usage d’insultes homophobes ou transphobes, le contrôle de l’expression de genre pour dissimuler l’identité sexuelle ou, encore, des tentatives d’isoler la victime de son réseau queer ou de sa famille choisie (Badenes-Ribera et al., 2015 ; Bermea et al., 2019 ; Calton, 2016 ; Ristock, 2003 ; Woulfe et Goodman, 2018). Ces violences peuvent être exacerbées par l’homophobie ou la transphobie intériorisée des victimes ou la peur d’être exclu·e des espaces queer ou féministes — des milieux particulièrement importants pour des personnes vivant des formes de marginalisation (Lorenzetti et al., 2017 ; Messinger, 2017a ; Pratt-Chapman et al., 2022).

La VPI chez les personnes lesboqueers ne peut être cependant comprise en vase clos : ces relations existent dans un contexte sociohistorique marqué par l’hétérocisnormativité et la marginalisation des identités lesbienne, queer et trans (Donovan et Barnes, 2020 ; Simpson et Helfrich, 2014). Les personnes lesboqueers font face à des discriminations qui, à plusieurs égards, distinguent leur expérience de celle des relations hétérosexuelles. En effet, l’homophobie, la stigmatisation ou l’invisibilisation peuvent fragiliser leurs réseaux de soutien — entraînant par exemple, un rejet familial ou de l’isolement — et affecter leurs ressources psychologiques comme l’estime de soi ou la régulation émotionnelle (Messinger, 2017b). Selon Carvalho et al. (2011), le stress lié à l’appartenance à une minorité est corrélé à des hauts niveaux d’émotions négatives, lesquelles peuvent augmenter le risque de perpétrer ou de subir des comportements violents. Inversement, ce stress peut aussi décourager les personnes LGBTQIA+2 victimes de VPI à recourir aux services de soutien (Furman et al., 2017 ; Meyer, 2010). Finalement, la littérature, qu’elle provienne des recherches sur la VPI lesboqueer ou des théories sur l’intersectionnalité, souligne que les personnes lesboqueers peuvent hésiter à dénoncer la violence subie, par crainte d’alimenter la stigmatisation ou les stéréotypes envers leur communauté (par exemple, celui de la « lesbienne agressive ») (Collins, 1990 ; Kurbatfinski et al., 2024).

Il importe dès lors de mieux comprendre la réalité méconnue et pourtant prévalente des personnes lesboqueers victimes de violence en contexte intime pour éviter leur marginalisation dans les services de soutien et mieux adapter les ressources à leurs besoins.

L’offre de services et les barrières d’accès : la réalité québécoise actuelle

Au Québec, les services en VPI reposent sur une collaboration entre les services communautaires, les services de santé et services sociaux et le système judiciaire (Lalande et al., 2019). La majorité des services communautaires spécialisés en VPI sont offerts par des membres de deux regroupements de maisons d’hébergement pour femmes, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) et le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, tandis que certains organismes communautaires LGBTQIA+ proposent du soutien bien qu’il ne s’agisse pas de leur mandat principal (FMHF, 2020 ; Regroupement des maisons d’hébergement pour femmes victimes en violence conjugale, 2018). Les Centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) accompagnent quant à eux les victimes dans leurs démarches au sein du système judiciaire criminel et offrent également un suivi psychosocial, indépendamment de celles-ci (Dufour, 2013). Les données sur la qualité des services offerts aux femmes lesboqueers dans ces milieux sont rares. À l’international, des études suggèrent que les services communautaires spécialisés en VPI s’avèrent moins bien adaptés aux réalités queers que les services en VPI offerts dans les organismes LGBTQIA+ (Bermea et al., 2019 ; Moe et Sparkman, 2015 ; Ristock, 2001).

Historiquement, les mouvements féministes, tant dans les milieux académiques, militants que communautaires, ont mis en lumière que la VPI était à la fois une conséquence et un mécanisme de reproduction de la domination patriarcale (Bermea et al., 2019 ; Messing et al., 2015 ; Moe et Sparkman, 2015). Cette perspective a façonné les politiques publiques québécoises, et le Québec s’est doté en 1995 d’une politique interministérielle d’intervention en matière de VPI, suivie de plusieurs plans d’action visant à protéger les intérêts des victimes et prévenir la violence (Gouvernement du Québec, 2018 ; Lalande et al., 2019). Au Québec comme à l’international, les interventions judiciaires ont été mises de l’avant dans les plans d’action en VPI afin de renforcer le pouvoir des femmes sur leurs agresseurs par l’entremise de l’autorité de l’État (Belknap et Grant, 2021 ; Gouvernement du Québec, 2018 ; Messing et al., 2015).

Or, l’efficacité du système de justice a réellement donner du pouvoir aux femmes et aux personnes LGBTQIA+ est incertaine, particulièrement si celles-ci sont noires, de couleur ou membres des Premiers Peuples (Belknap et Grant, 2021 ; Furman et al., 2017). Bien que plusieurs victimes de VPI lesboqueers puissent en principe bénéficier des services d’organismes communautaires pour femmes, certaines expriment aussi des réticences à y recourir, de la même manière qu’elles peuvent hésiter à s’adresser aux services policiers ou judiciaires. Comme nous l’avons mentionné précédemment, ces appréhensions s’expliquent notamment par la crainte de ne pas être cru·es, d’être discriminé·es ou de faire face à des attitudes homophobes ou transphobes de la part des intervenant·es (Calton, 2016 ; Donovan et Barnes, 2019 ; Donovan et Hester, 2014 ; Ristock, 2002). Les besoins des personnes victimes de VPI, qu’elles soient lesboqueers ou non, sont pourtant réels et multiples : elles souhaitent être entendues, soutenues, protégées et accompagnées (Messing et al., 2015).

Plusieurs études ont mis en lumière les barrières structurelles qui entravent l’accès des femmes lesboqueers aux services de soutien en contexte de VPI. Selon la littérature, la persistance de normes hétérocisnormatives dans l’intervention et la faible compétence culturelle du personnel d’intervention limiteraient la capacité des services à offrir un soutien ajusté aux réalités lesboqueers (Calton, 2016 ; Laliga-Mollá et al., 2025 ; Santos et al., 2023 ; Simpson et Helfrich, 2014). Kirmayer (2012) définit la compétence culturelle comme un ensemble de connaissances, de savoir-être et de capacités d’adaptation permettant aux services de travailler efficacement auprès de différentes communautés culturelles. Autrement dit, il s’agit de la capacité à offrir une intervention cohérente avec les valeurs, les croyances et les besoins de ces communautés, et ce, de manière sensible à l’impact des vécus minoritaires sur le bien-être des personnes qui reçoivent les services (Kirmayer, 2012 ; Nowaskie et Sowinski, 2018).

En Ontario, des intervenant·es travaillant auprès de victimes de VPI ont témoigné dans le cadre d’une étude d’un manque substantiel de formations sur la compétence culturelle auprès des personnes LGBTQIA+ (Furman et al., 2017). Certain·es ont également exprimé des préoccupations quant au caractère superficiel des formations offertes ou à leur faible impact sur les pratiques de leurs collègues (Furman et al., 2017). Des auteur·rices ont par ailleurs relevé la persistance d’attitudes discriminantes à l’égard de personnes LGBTQIA+, particulièrement au sein des services policiers et judiciaires (Workman et Dune, 2019).

Commandé par le gouvernement du Québec, le rapport Rebâtir la confiance (Corte et Desrosiers, 2020) formule des recommandations quant à l’expérience des victimes dans les services institutionnels en VPI. Le rapport a notamment mené à la mise en place en 2021 du Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale (Gouvernement du Québec, 2025). Ses auteur·rices suggèrent aussi au gouvernement du Québec l’implantation d’un accompagnement psychosocial3 et judiciaire continu dès le moment où est dévoilée la violence ainsi qu’un financement accru des organismes en VPI. Ces derniers insistent sur la nécessité d’assurer l’accès équitable aux services pour les personnes vivant dans la marginalisation, dont les personnes LGBTQIA+.

Dans le sillon de ce rapport, la Stratégie gouvernementale intégrée en matière de violence sexuelle, de violence conjugale et de violence entre partenaires intimes 2022–2027 réaffirme l’engagement du gouvernement à poser des mesures concrètes en matière de violence conjugale ou intime comme la bonification de l’offre de services psychosociaux, l’amélioration de l’accompagnement des personnes victimes au sein du système judiciaire et le développement de formations pour les professionnel·les du milieu. On y reconnait une fois de plus la vulnérabilité de plusieurs groupes face à la VPI, y compris les personnes LGBTQIA+, mais aussi les personnes immigrantes, les femmes autochtones, les personnes en situation de handicap ou vivant dans la précarité.

Cependant, au Québec comme ailleurs, des chercheur·euses et voix féministes ont exprimé leur insatisfaction face à la réponse de l’État en matière de VPI, notamment du fait qu’elle peut reproduire la violence subie, qu’elle impose aux victimes la charge de se défendre et qu’elle tend à individualiser — et ainsi dépolitiser les violences (Möser et Tillous, 2020 ; Thibault et al., 2022). Notre recherche s’inscrit dans le prolongement de ces réflexions critiques, en portant un regard sur la satisfaction des victimes face à la qualité de services offerts et en contestant leur adéquation avec leurs besoins spécifiques.

Pourquoi la qualité des services est-elle cruciale ?

La qualité de l’intervention en VPI a un impact direct sur les trajectoires des victimes : elle influence leur propension à demander de l’aide, mais aussi la manière dont elles reconstruisent du sens autour de la violence qu’elles ont vécue (Kennedy et al., 2024). Karakurt et al. (2022) ont montré que les interventions en VPI pouvaient améliorer de nombreux indicateurs de bien-être, notamment la santé mentale, la sécurité et l’estime de soi. À l’inverse, les symptômes post-traumatiques et dépressifs contribuent à augmenter le risque de revictimisation, faisant de l’accès à un soutien psychosocial de qualité un enjeu crucial dans la prévention de la VPI.

Parmi les outils théoriques qui nous permettent de réfléchir à la qualité des services, nous avons retenu pour notre analyse le concept de la confiance institutionnelle (provider trustworthiness) développé par Angie C. Kennedy et al. (2024), qui fait écho aux orientations des stratégies gouvernementales en VPI ces cinq dernières années. Kennedy et al. s’appuient sur les travaux de Mayer et al. (1995) et de Schoorman et al. (2007) sur la confiance organisationnelle et l’adaptent au contexte des services en VPI. Le modèle qui en résulte repose sur trois dimensions : la bienveillance (benevolence), l’équité (fairness) et la compétence (competence).

Chacune de ces dimensions renvoie à des enjeux concrets : une bienveillance élevée suppose que les services en VPI sont disponibles, centrés sur les intérêts des victimes, empreints de chaleur et de respect, tandis qu’une faible bienveillance se manifeste par des services froids, invalidants, voire revictimisants. L’équité renvoie à l’accessibilité des services face aux barrières économiques, linguistiques, géographiques ou identitaires que peuvent rencontrer les individus, ainsi qu’à la cohérence entre les politiques institutionnelles et les pratiques d’intervention. Enfin, la compétence désigne la capacité d’un service à offrir une intervention basée sur des données probantes, culturellement compétente et ajustée aux besoins des victimes, tandis qu’un service incompétent est décrit comme inefficace, mal formé ou inadéquat. Nowaskie et Sowinski (2018), ont d’ailleurs souligné l’importance de la compétence culturelle dans la qualité des services auprès des populations LGBTQIA+. Lorsque cette composante se révèle insuffisante, les bénéficiaires de services développeraient une méfiance à l’égard des institutions concernées (Santos et al., 2023).

Bien que la violence entre partenaires intimes soit au cœur des préoccupations institutionnelles, il reste à déterminer dans quelle mesure l’offre de services actuelle répond aux besoins des personnes lesboqueers. Cette étude cherche à comprendre quels aspects du soutien influencent leur perception de la qualité des services, à travers le prisme du concept de confiance institutionnelle. À cette fin, nous posons la question suivante : quels sont les facteurs qui influencent la perception de la qualité du soutien chez les personnes lesboqueers victimes de violence entre partenaires intimes ?

Méthodologie

Approche épistémologique et théorique

Cette étude s’inscrit dans le cadre d’une recherche doctorale portant sur les expériences de soutien reçu par des personnes lesboqueers victimes de VPI. L’épistémologie de cette recherche est d’abord interprétative : la réalité sociale — par exemple, l’expérience du soutien vécue par les participant·es — est considérée comme coconstruite à travers les interactions entre les individus et leur environnement, notamment les institutions (Tracy, 2013). Cette posture implique une attention particulière à la manière dont les participant·es donnent sens à leur expérience de soutien ainsi qu’à leur investissement ou leur résistance face aux services. Notre approche s’inscrit également dans une épistémologie critique ainsi que dans une perspective féministe et queer. Les expériences de violence sont comprises comme étant influencées par les contextes sociopolitiques dans lesquels elles se déploient. Les rapports de pouvoir — qu’ils soient liés au genre, à l’orientation sexuelle, aux identités racialisées, à l’âge ou à la classe — sont considérés comme déterminants dans les trajectoires de recherche d’aide et dans les interactions avec les institutions.

Participant·es

L’échantillon est composé de deux groupes pour un total de 24 participant·es. Le premier groupe comprend cinq participant·es recruté·es spécifiquement dans le cadre de cette étude, tandis que le second groupe comprend 19 participant·es. Ce dernier provient d’un projet de recherche plus large intitulé « Violence dans les relations intimes et amoureuses chez les populations LGBTQ+ : documenter le phénomène pour mieux outiller et former les professionnelles et professionnels de la santé et des services sociaux » (Roy et al., 2024). Les critères d’inclusion pour l’échantillon de la recherche doctorale sont les suivants : 1) s’identifier en tant que femme ; 2) avoir été victime de VPI dans le cadre d’une relation lesboqueer. L’étude a été approuvée par le Comité d’éthique de la recherche pour les projets étudiants impliquant des êtres humains de l’UQAM et de l’Université Laval.

L’échantillon est constitué de 17 femmes cisgenres, deux femmes genderfluid, deux personnes non binaires, une femme queer, une femme en questionnement et une femme trans non binaire4. En termes d’orientation sexuelle, il comprend 18 lesbiennes, trois bisexuel·le et pansexuel·le, deux personnes queer et une personne lesbienne et queer. En ce qui concerne le genre et l’orientation sexuelle des partenaires ayant exercé de la violence, il est constitué de 14 femmes cisgenres lesbiennes, quatre femmes cisgenres bisexuelles ou pansexuelles, une femme cisgenre hétérosexuelle, une femme trans, une personne non binaire pansexuelle et trois femmes cisgenres dont l’orientation sexuelle n’est pas spécifiée5. La distribution des âges des participant·es est la suivante : sept personnes ont entre 20 et 29 ans, huit entre 30 et 39 ans, six entre 40 et 49 ans et trois entre 50 et 60 ans. La majorité des participant·es ont donc moins de 50 ans.

Méthode de collecte de données et procédure

Le premier groupe de participant·es a été recruté par le biais d’un appel à participation diffusé dans divers organismes offrant des services aux personnes lesboqueers, dont le Réseau des lesbiennes du Québec (RLQ) et le Centre de solidarité lesbienne (CSL). Une compensation de 20 $ a été offerte pour leur temps. Les entretiens, en visioconférence, ont été réalisés en 2022 par l’autrice de cet article, à l’aide d’un canevas d’entrevue semi-dirigé. Dès le début de l’entrevue, les valeurs guidant la recherche ont été partagées avec les participant·es et la chercheuse principale a mentionné son appartenance à la communauté concernée par l’étude. D’une durée de 60 à 90 minutes, ces entretiens portaient sur les parcours des participant·es au sein des services formels, à savoir les services professionnels en VPI offerts dans un cadre institutionnel ou communautaire. Ils visaient notamment à identifier les interventions qu’elles ont perçues comme aidantes, les obstacles rencontrés dans leur parcours ainsi que leurs suggestions d’amélioration des services. Une attention particulière a été portée aux liens entre ces expériences et leur identité sexuelle et de genre.

Le second groupe de données, provenant du projet de Roy et al. (2024), a été collecté en collaboration avec plusieurs organismes en diversité sexuelle et de genre. Les entretiens ont été réalisés en 2020 par des personnes formées aux méthodes qualitatives, à la VPI et aux réalités LGBTQIA+. D’une durée variant d’une à cinq heures (en moyenne trois heures), ces entretiens portaient sur l’expérience de la violence, l’identité sexuelle et de genre, les besoins en matière de VPI, les trajectoires de services et l’appréciation de ceux-ci. Bien que le projet de recherche inclut des personnes de différentes identités sexuelles et de genre, seuls les 19 entretiens avec des participant·es s’étant identifié·es comme lesbiennes ont été retenus pour les résultats de cet article. L’analyse de ces entrevues a porté spécifiquement sur les récits concernant les services formels, l’accueil, la satisfaction et les suggestions d’amélioration.

Après la transcription et l’anonymisation des données, les guides d’entretien des deux échantillons ont été comparés afin de s’assurer de leur compatibilité. Les données ont ensuite été importées dans le logiciel NVivo 12 et traitées comme un corpus unique.

Une démarche fondée sur une épistémologie critique encourage les chercheur·euses à cultiver une posture réflexive, et ce, dès les entrevues. En ce qui concerne notre recherche, une écoute empathique ainsi qu’une attitude phénoménologique d’épochè — soit de suspension du jugement — ont permis à la chercheuse de rester attentive aux manières dont les témoignages des participant·es pouvaient à la fois contredire ou valider ses aprioris. Cette réflexivité s’est prolongée dans l’analyse, qui constitue en elle-même une forme d’écoute.

Méthode d’analyse

Une analyse thématique réflexive a été réalisée selon la méthode Braun et Clarke (2006, 2012, 2019). Cette méthode se distingue par sa flexibilité épistémologique, qui permet à la fois les postures critiques et interprétatives, ainsi que par l’exigence de réflexivité qu’elle impose à la chercheuse quant à son positionnement et ses biais (Braun et Clarke, 2012). Elle se prête particulièrement à l’exploration d’expériences comme la violence, car elle permet d’analyser avec détail le sens que donnent les participant·es à leur vécu tout en assurant une approche structurée à l’analyse et la réduction des données (Paillé et Mucchielli, 2016).

Tel que proposé par Braun et Clarke (2019) à l’égard des recherches féministes, la réflexivité n’a pas été conçue comme une étape isolée, mais comme un processus continu dans l’ensemble de la démarche. Elle invite notamment à s’interroger : quelles sont les voix portées par cette recherche ? À qui s’adressent-elles ? Et dans quelles contraintes s’expriment-elles ? Comment ces contraintes, par exemple certaines formes d’oppression, influencent-elles le sens que l’on tire de leurs propos ? Il est à espérer que le travail de mise à distance de ses biais, en tant que chercheuse, aura permis de rendre au mieux compte de l’idiosyncrasie des participant·es.

Dans le cadre de cette thèse, cela s’est traduit concrètement par plusieurs occasions de mise en dialogue des analyses de la chercheuse avec d’autres regards. D’abord, les rétroactions issues des communautés lesboqueers et du milieu de la recherche ont été intégrées aux analyses, notamment par le biais de présentations des résultats préliminaires au Colloque en recherche lesbienne à Montréal, organisé par le Réseau des lesbiennes du Québec en mars 2024, ainsi qu’au Congrès de l’Institut du genre à Toulouse en juillet 2023. Ensuite, la soumission et la publication des résultats dans des revues féministes a permis de les diffuser dans des espaces alignés avec les valeurs de la recherche, mais également d’enrichir nos interprétations par la relecture de chercheur·euses partageant nos ancrages théoriques. Finalement, pour le premier échantillon, les participantes ont été recontactées afin qu’elles puissent donner leur opinion sur les extraits utilisés et les résultats présentés dans les articles — non pas dans une visée de validation objective des interprétations, mais pour honorer leur rôle actif dans la production de savoirs qui les concernent.

La présente analyse a combiné une démarche inductive, où les codes ont été générés à partir du contenu des entretiens, et déductive, dans la mesure où certains concepts préexistants — liés à l’hétérocisnormativité, aux types de violences, à la structure des services ou à nos modèles théoriques, comme celui de Dixon-Woods (e.g., jugement des profesionnel·les) — ont orienté la catégorisation des données.

Notre travail a commencé par une lecture flottante des verbatims pour se familiariser avec les données et laisser émerger le sens des expériences décrites dans les entretiens. Une codification a ensuite été réalisée afin de refléter au plus près le vécu des participant·es. Ces codes (n = 486) ont été graduellement regroupés en thèmes (n = 11), selon les récurrences thématiques et les liens entre les récits.

Les onze thèmes identifiés ont été répartis en deux grandes catégories : les thèmes liés à la qualité du soutien reçu, et ceux portant sur l’accessibilité des services. La première catégorie, qui comprend quatre thèmes, porte sur la perception de la qualité du soutien, en particulier l’accueil, le soutien émotionnel, la sécurité de l’environnement et l’adaptation des interventions. Ces dimensions seront explorées dans le présent article. La seconde catégorie, qui fait l’objet d’un autre article, met en lumière les barrières structurelles à l’accès aux services et comprend les thèmes suivants : l’identification des besoins d’aide, la capacité à se repérer dans le système, la facilité d’accès aux services, la possibilité de se présenter et d’affirmer son admissibilité, le jugement de l’admissibilité par les professionnel·les, le refus des services par les bénéficiaires, ainsi que les contraintes liées aux structures de l’offre de service.

Résultats

À partir du premier axe de l’arbre thématique, quatre dimensions principales se dégagent en lien avec la qualité des services : un accueil initial ajusté et empathique, un soutien émotionnel et psychologique, un environnement de confiance et de sécurité et une intervention adaptée aux réalités lesboqueers.

Accueil initial ajusté et empathique

De nombreux·ses participant·es soulignent l’importance d’un accueil marqué par l’ouverture, la bienveillance, la compréhension et la reconnaissance de leur expérience dans l’établissement du lien. Harleen en témoigne lorsqu’elle décrit son premier contact avec les policier·ières. L’absence de préjugés perçue semble avoir favorisé l’appropriation de ce cadre institutionnel comme espace de soutien.

On m’a rassuré beaucoup. […] C’était une femme enquêtrice qui a pris le dossier en main — elle m’a appelée et tout ça. J’ai été bien accueillie là-dedans. Je n’ai pas senti de malaise ou de préjugés parce que je suis gaie. Je n’ai senti rien de ça. (Harleen, femme cis, lesbienne, 60 ans)

Un autre élément crucial à l’accueil des victimes est l’aide apportée pour identifier la violence vécue. Le sentiment que les intervenant·es sont compétent·es pour nommer et comprendre la violence aide les participant·es à donner du sens à leur vécu. Magalie témoigne de l’importance de cet accompagnement dans la mise en mots et l’intégration de son expérience :

[Une intervenante psychosociale dans un organisme communautaire] m’a beaucoup aidée […] à démystifier, à voir dans quel genre de relation j’étais, à nommer les choses, puis à faire en sorte que j’arrête de me sentir coupable par rapport à ça. […] Elle expliquait vraiment comment ça fonctionne la violence. (Magalie, femme cis, lesbienne en questionnement, 59 ans)

De même, une documentation adaptée aux réalités des personnes lesboqueers permet de dépasser les aprioris sur la VPI telle qu’elle est souvent représentée dans les relations hétérosexuelles. Des outils de sensibilisation qui font écho à l’expérience spécifique des victimes sont particulièrement appréciés.

J’ai cherché en ligne, j’ai trouvé [un organisme LGBTQIA+]. J’ai regardé la documentation. Il y avait des exemples. J’étais comme « ah ouais, ça ressemble un peu à ça », tu sais, d’essayer de manipuler et tout. Les exemples me rejoignaient vraiment plus que ce que je voyais sur les autres sites. Fait que là, je me suis dit « je vais m’essayer, je vais appeler ». (Amélie, femme cis, lesbienne, 37 ans)

À l’inverse, certaines participant·es ont vécu, dès le premier contact, de l’invalidation, souvent liée à leur identité ou à des préjugés à l’égard des relations lesboqueers.

Mon histoire est nulle part. Quand j’ai appelé la police pour dire que ma blonde me séquestrait, la police est venue et nous a séparés. Puis, elle m’a dit « quand tu te chicanes avec ta coloc, va prendre une marche ». (Charlotte, femme genderfluid, bisexuelle et pansexuelle, 40 ans)

De manière similaire, Mélissa souligne que l’attitude des policier·ières témoignait d’une résistance à considérer cet épisode de violence comme sérieux et digne de leur intervention.

Eux autres [policiers], ils devaient se dire : « Bon. Elles ont appelé la police parce qu’elles se sont obstinées6. » C’est ça que je sentais : « C’est une petite chicane, puis elles ont appelé la police pour régler ça ». On dirait qu’ils ne croyaient pas vraiment au fait qu’on en était venu aux coups et qu’il y avait eu d’autres coups avant. (Mélissa, femme cis, lesbienne, 34 ans).

Soutien émotionnel et psychologique

Le soutien émotionnel et psychologique s’est révélé être un facteur déterminant dans la qualité des services offerts aux victimes de VPI lesboqueer. Parmi les 24 participant·es, 17 ont mentionné avoir souhaité un accompagnement psychosocial.

[J]e me disais : « bon, je devrais peut-être aller voir une psychologue ». Parler à quelqu’un d’extérieur qui, sans jugement, pourrait m’aider à voir plus clair. [T]u sais, je pense qu’au final, ce dont j’aurais [eu] besoin, c’était une psychologue […] juste pour m’écouter. (Sabrina, femme cis, lesbienne, 29 ans)

Lorsque les victimes y ont accès, nos résultats montrent que ce type de soutien est jugé pertinent s’il est marqué par l’écoute, la bienveillance et l’empathie des professionnel·les. Les participant·es disent alors pouvoir dépasser leur méfiance initiale et s’engager plus activement dans leur processus de rétablissement.

[L’intervenante communautaire] était vraiment accueillante et vraiment chaleureuse. Puis, elle se remet beaucoup en question, tu sais. C’est ça qui a [dissipé] ma peur initiale de « je ne pense pas que ça va m’aider ». Finalement, j’ai fait « ok, non, quand même, j’ai vraiment créé un bon lien avec elle ». (Amélie, femme cis, bisexuelle, 37 ans)

L’humilité et le savoir-être de la professionnelle semblent ici contribuer au lien de confiance. Parmi les interventions perçues comme les plus aidantes, plusieurs participant·es ont mentionné celles qui favorisent la prise de conscience de la violence.

Tu sais, après ma tentative de suicide, la psychologue avait comme mission, elle, de me brasser pour que je comprenne les choses plus rapidement, parce que mon rythme pour comprendre est quand même lent. (Anouck, femme cis, lesbienne, 33 ans)

Ce témoignage illustre cependant que les confrontations doivent avoir lieu dans un cadre d’intervention sensible aux besoins et au rythme du bénéficiaire de service. Près de la moitié des participant·es (n = 10) ont toutefois mentionné avoir ressenti un manque de soutien émotionnel et psychologique. Plusieurs ont rapporté une aide insuffisante, une incitation à prendre des actions non désirées ou encore une posture perçue comme désintéressée de la part des professionnel·les, comme dans le cas de Sandie (femme queer lesbienne, 25 ans).

Intervieweur : Donc, quels besoins n’ont pas été répondus avec [Nom d’organisme] ?

Sandie : Me sentir écoutée. Puis, sentir que ce qui se passe, en ce moment, c’est quand même une situation personnalisée et non une situation mécanique que tu peux résoudre en trois ou quatre mots. Tu sais, je sentais que mon histoire n’était pas prise en compte comme quelque chose qui m’appartient.

Environnement de confiance et de sécurité

Les résultats indiquent que des actions concrètes visant la sécurité physique et psychologique des victimes contribuent à leur bien-être. Ces actions concrètes incluent l’élaboration d’un plan de sécurité, de la protection physique ainsi que le partage d’outils pour mieux identifier et se protéger contre la violence psychologique.

Certain·es participant·es ont rapporté avoir bénéficié d’une prise en charge dans laquelle elles se sentaient protégé·es. Dans ces cas, une relation sécurisante avec un·e professionnel·le compétent·e est souvent synonyme d’une intervention de qualité.

Donc, elles [policières] m’ont prise presque d’affection. Elles faisaient des rondes supplémentaires près de chez moi, pour m’aider. J’avais le numéro de deux policières. Parce que je ne suis pas grande, je me sentais… Elles passaient à vélo dans la ruelle. Quand je revenais de l’épicerie, elles me suivaient de loin. (Anick, femme cis, lesbienne, 58 ans)

Dans ce témoignage, la surveillance proactive par les services policiers a favorisé un sentiment de sécurité chez la participante. À l’inverse, plusieurs participant·es ont souligné des manquements dans l’intervention des services.

Pour les démarches policières, un enquêteur m’avait laissé son numéro de téléphone et m’avait dit « si jamais elle revient à la maison ou quoi que ce soit appelle-moi, je vais être là, on va faire respecter les conditions ». Elle ne respectait jamais ses conditions, puis elle n’a jamais eu de conséquences. Cela fait que je ne me sentais pas en sécurité. (Charlotte, femme genderfluid, bisexuelle et pansexuelle, 40 ans)

L’écart entre le soutien annoncé et celui réellement offert aggrave les inquiétudes et le sentiment d’impuissance des victimes. Mélissa, femme cis lesbienne de 34 ans, exprime quant à elle une frustration face à la quantité de preuves de violence qui lui était exigée par les services policiers.

[Les policier·ières] ne peuvent pas juste prendre action sur n’importe quoi, que n’importe qui dit. Mais quand je t’emmène autant de preuves, je ne devrais pas me battre contre toi pour te prouver vraiment que je dis ça. C’est pas une joke non plus ! (Mélissa, femme cis, lesbienne, 34 ans)

Dans certains cas, des situations de danger imminentes n’ont pas été adéquatement prises en charge pour assurer la sécurité de la victime. Maxim, une femme non binaire queer de 23 ans, relate l’absence de soutien de la part des services policiers face à des menaces de mort répétées de la part de son ex-partenaire.

Je devais être escortée [par des proches] au travail, c’était vraiment rendu épeurant honnêtement. Puis les policiers n’ont encore rien fait. Ils m’ont dit que ce n’était pas quelque chose qu’ils pouvaient faire, qu’ils ne pouvaient pas agir là-dessus parce qu’il n’y avait pas eu d’action de sa part. (Maxim, femme non binaire, queer, 23 ans)

Certain·es participant·es ont dit privilégier d’autres modes de soutien, parfois à la suite de mauvaises expériences dans le système judiciaire.

Le système de justice, il ne fait pas de justice. Je l’ai vécu à d’autres niveaux. J’ai fait des plaintes pour agression sexuelle d’un de mes chums7, pis... Pas plus de justice. (Charlotte, femme genderfluid, bisexuelle et pansexuelle, 40 ans)

Certain·es participant·es préféraient une intervention axée sur la réparation et la reconnaissance de la situation de VPI et étaient moins intéressé·es par une approche punitive de la violence. Mélissa illustre cette approche en expliquant les raisons pour lesquelles elle ne souhaitait pas engager de poursuites.

Ça ne me tentait pas d’aller faire des démarches pour qu’elle paye un peu pour ses affaires8. Ce n’était pas ça mon but. Mon but c’était que la situation se règle, puis que ça se normalise et qu’elle réalise que c’est inadéquat. (Mélissa, femme cis, lesbienne, 34 ans)

Une intervention adaptée aux réalités lesboqueers

L’accessibilité, la flexibilité et l’adaptabilité des services sont également des composantes clés dans la qualité du soutien reçu. De fait, un soutien qui fait preuve d’ouverture et qui ne minimise pas les relations lesboqueers facilite l’engagement dans les démarches d’aide. Les organismes LGBTQIA+ se distinguent d’ailleurs à cet égard dans nos résultats. Les participant·es ont souligné la capacité de ces organismes à établir un lien d’intervention sécurisant et à reconnaître les manifestations de violence spécifiques aux relations lesboqueers.

Ma travailleuse sociale [dans un organisme LGBTQIA+] est lesbienne. Je pense que le fait d’avoir des gens de la communauté comme intervenants, c’est sûr que ça a un impact. […] Elle est capable de se mettre dans ma peau. (Béatrice, femme genderfluid, pansexuelle, 22 ans)

Cette fois-ci dans le secteur public, Anick met en avant l’importance de la flexibilité d’une travailleuse sociale.

Je suis tombée sur une travailleuse sociale extraordinaire. Puis, j’étais chanceuse. Elle était habituée d’avoir une communauté gaie et lesbienne. Elle était bien à l’aise avec ça. […] En tout cas, elle m’a même aidée au-delà de son mandat, pendant presque deux ans et demi. Elle me disait savoir que je faisais ce qu’il fallait. (Anick, femme cis, lesbienne, 58 ans)

L’ajustement du cadre institutionnel aux besoins spécifiques d’Anick lui a offert un espace qui permettait de mettre des mots sur son vécu, sans contraintes. L’accès gratuit aux services communautaires en VPI a également été mentionné comme un élément facilitant le recours aux services, notamment lorsque les victimes vivent de la précarité financière liée à la VPI.

Il y a tellement de gens qui ne sont pas au courant que [les] services sont gratuits. Je pense que ça fait une grosse différence, parce que [quand] tu quittes une relation, tu as quand même un bail à payer, une maison, une hypothèque. Le fait que les services soient gratuits dans la plupart des ressources [publiques et communautaires], ça doit être mis plus de l’avant. (Béatrice, femme genderfluid, pansexuelle, 22 ans)

Du côté des expériences négatives, plusieurs participant·es ont signalé un manque de flexibilité et une difficulté d’accès aux services, malgré leur gratuité au public. Le nombre limité de rencontres imposé par les institutions constituait également un obstacle pour certaines victimes, qui nommait le besoin d’un suivi sur le long terme pour aborder leur vécu de violence.

Dans le réseau [public], quand [les services en santé mentale sont] gratuits, il y a des limites de nombre de rencontres. Puis moi, ça m’a pris quasiment deux ans [pour que ma psychologue au privé] me demande [une question sur la violence vécue], puis qu’on parle de ça. Je ne voulais pas parler de ça. Fait que je n’aurais jamais parlé de [la situation de violence] si j’avais eu des rencontres dans le réseau, je pense. (Daphnée, femme cis, lesbienne, 32 ans)

Dix participant·es ont rapporté une inadéquation dans le soutien face à leurs réalités lesboqueers, notamment dans leurs démarches auprès de la police et des maisons d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale. Elles ont mentionné la peur et parfois l’expérience de discriminations et préjugés de la part des intervenant·es sur la base de leur apparence physique, de leur genre ou de leur orientation sexuelle.

Parce que déjà, si on a du mal à reconnaitre la violence chez les femmes, dans des ressources plus straights, je ne sais pas comment [les intervenantes] voient ça eux. [M]ême chez beaucoup de féministes, c’est un gros problème d’aborder la violence au féminin. Disons qu’il y a des courants de pensée féministes qui rejettent carrément cette idée-là. (Ines, femme cis, lesbienne, 48 ans)

[Les policiers] n’avaient pas l’air trop inquiets par rapport à tout ça. Ils avaient l’air de trouver ça banal. […] Ils avaient l’air de se dire : « Bon ! Elles vont se calmer les filles, tu sais. Ça va se relaxer. » […] J’ai senti que leur intervention était teintée. (Mélissa, femme cis, lesbienne, 34 ans)

Amélie souligne également que l’exclusion des femmes trans dans certaines maisons d’hébergement, sous prétexte qu’elles pourraient être perçues comme une menace pour d’autres résidentes, est un frein à ses démarches auprès de ces ressources. Elle souligne l’incohérence de cet argument, rappelant que des femmes peuvent aussi être victimes de violence de la part d’autres femmes et que cette réalité est souvent ignorée :

T’sais comme, déjà les maisons d’hébergement là, qui n’acceptent pas les femmes trans, sous le prétexte que « Ah, mais là, c’est parce qu’il y a des femmes qui pourraient être déclenchées par le fait qu’elle a comme des « mains d’homme » ou whatever. » Puis là je suis comme : t’imagines-tu une femme qui a été victime d’une autre femme, comment qu’elle se sent bien entourée de femmes dans ton organisme ? T’sais, comme, franchement, c’est n’importe quoi comme argument, là. (Amélie, femme cis, lesbienne, 37 ans)

Discussion

Cet article cherche à identifier et à décrire les composantes du soutien qui contribuent à la qualité des services pour les victimes de VPI lesboqueers. Nos résultats soutiennent qu’il existe quatre dimensions déterminantes pour des services de qualité : un accueil initial ajusté et empathique, un soutien émotionnel et psychologique, un environnement de confiance et de sécurité et une intervention adaptée aux réalités lesboqueers. Les résultats révèlent que l’appréciation de la qualité du soutien est marquée d’un bon nombre d’expériences positives, mais également de limites importantes.

Deux constats principaux se dégagent de nos résultats. Premièrement, nous devons souligner l’importance d’une posture d’intervention caractérisée par la compétence culturelle, l’humilité et la bienveillance, et ce, dès l’accueil. Cette approche axée sur le savoir-être des prestataires demeure souvent sous-représentée dans les réflexions sur l’amélioration des services, alors qu’elle constitue pourtant un facteur clé à l’engagement des victimes lesboqueers dans les services. Dans un contexte marqué par des discriminations systémiques envers les femmes lesboqueers, le développement de ces compétences relationnelles auprès de cette population dans les services s’avère d’autant plus urgent.

Cette posture adéquate dès l’accueil initial peut mettre en place une relation positive entre les bénéficiaires et les services ou, au contraire, créer rapidement une rupture de confiance. Cette observation fait écho à ce que Kennedy et al. (2024) qualifient de bienveillance : la capacité d’un service à offrir un accueil chaleureux, empathique et centré sur les besoins des victimes. Nos résultats indiquent que ce savoir-être est variable, à savoir dépendant de la sensibilité de chaque intervenant·e.

La notion d’adaptation des services aux réalités lesboqueers est non sans rappeler le concept de compétence culturelle. Le manque de compétence culturelle peut entraîner des interventions potentiellement dommageables pour les participantes, comme dans l’exemple marquant cité plus haut d’un policier qui interprète à tort un épisode de violence comme une « chicane entre colocs ». Kennedy et al. (2024) soulignent que de telles démonstrations d’incompétence minent la confiance envers les services, ce qui est corroboré par nos résultats.

Plutôt que de viser une pleine maîtrise des réalités LGBTQIA+, plusieurs auteurs recommandent une formation culturelle fondée sur l’humilité (Pratt-Chapman et al., 2022). Cette perspective soutient l’idée que des formations centrées sur la posture relationnelle et la réflexivité pourraient prévenir les interventions inadaptées (Rhoten et al., 2021) et favoriseraient une meilleure compréhension des besoins spécifiques, quel que ce soit le genre ou l’orientation sexuelle de l’intervenant·e.(Nowaskie et Sowinski, 2018). Si ces recommandations peuvent sembler générales, elles revêtent une importance particulière à la lumière de nos résultats, surtout lorsqu’il s’agit de soutenir des personnes ayant été non seulement victimisées dans leur relation, mais aussi par les institutions censées les protéger.

Dans nos résultats, les victimes semblent se tourner vers les services avec l’espoir d’y être traitées avec respect ; que leur relation soit prise au sérieux et que les violences vécues ne soient pas banalisées, même si elles ne correspondent pas aux normes hétérosexuelles. Comme l’a mentionné Béatrice, la connaissance des caractéristiques culturelles lesboqueers de son intervenante a été un atout pour établir un lien, puisqu’elle a senti que son contexte était mieux compris. Cependant, un niveau adéquat de compétence culturelle, tel que rapporté par nos participant·es, repose d’abord sur la capacité à reconnaître la violence conjugale indépendamment du genre de l’agresseur — c’est-à-dire même lorsque celui-ci n’est pas un homme cisgenre — et à offrir de l’information adaptée aux réalités lesboqueers (par exemple, de la documentation en langage épicène ou qui identifie les formes de violence liées à l’identité).

Notre deuxième constat porte sur la réponse judiciaire dans les situations de VPI, laquelle ne satisfait pas toujours les besoins exprimés par les victimes lesboqueers. D’autres formes de soutien, comme l’accompagnement psychosocial — évoqué par plusieurs participantes — ou certaines approches de justice réparatrice, suggérées en filigrane, nous apparaissent plus alignées avec les besoins exprimés par les victimes lesboqueers.

Les institutions judiciaires bénéficient d’une moindre légitimité auprès des victimes, car elles peuvent être perçues comme vectrices de violence institutionnelle et d’hétérocisnormativité (Messing et al., 2015). Cette méfiance s’inscrit dans un contexte historique de surveillance et de criminalisation des forces de l’ordre à l’égard des communautés LGBTQIA+ (Addington, 2020). La perception de ces institutions repose encore aujourd’hui sur cette faible équité perçue, c’est-à-dire l’incapacité des services à traiter les situations de manière juste et non discriminatoire à leur égard (Kennedy et al., 2024). Owen et al. (2018) soulignent d’ailleurs que les personnes LGBTQIA+ considèrent fréquemment la police comme partiale ou incompétente.

Jennings‐Fitz‐Gerald et al. (2024) relèvent effectivement que l’évaluation des risques est souvent inadéquate chez les policiers, qui montrent une méconnaissance du contrôle coercitif dans les situations de VPI dans les relations LGBTQIA+. Le rapport Rebâtir la confiance du gouvernement du Québec (2020) met également en lumière les lacunes dans la reconnaissance de la VPI dans les communautés LGBTQIA+ et lesboqueers. L’absence de réponse concrète de la part des services policiers dans le cas de Maxim, qui a pourtant subi des menaces de mort répétées, et de Charlotte, qui constatait les bris de condition9 de son ex-partenaire violent, témoigne cette réalité. La méfiance des victimes révèlerait donc de réels manquements institutionnels.

Certains récits viennent ceci dit nuancer ce constat. Un soutien compétent et respectueux de la part de la police a été rapporté par quelques participant·es, comme Annick, qui a indiqué que des policières effectuaient des rondes régulières pour assurer sa sécurité, ou Harleen, qui a reçu un accueil rassurant à sa première visite au poste de police. Notre analyse indique que, bien que la protection physique des victimes soit essentielle dans l’accompagnement de plusieurs cas de VPI, elle est néanmoins insuffisante face à leur besoin d’un soutien émotionnel et psychologique.

Nos résultats soulignent l’importance de ce type de soutien, en particulier sous la forme d’un accompagnement psychosocial. Ces constats font écho aux recommandations du rapport Rebâtir la confiance (2020), qui appelle à un accompagnement psychosocial indépendamment du dépôt d’une plainte. Un accompagnement psychosocial par des professionnel·les formé·es contribue à limiter les risques de revictimisation et à soutenir le processus de rétablissement chez les personnes LGBTQIA+ (Brown et Herman, 2015). Scheer et Baams (2019) notent que les jeunes femmes lesbiennes ou bisexuelles, ainsi que la plupart des jeunes LGBTQIA+, consultent les services en santé mentale plus que n’importe quel autre service en VPI, qu’il soit judiciaire ou médical. Toutefois, les obstacles aux services en santé mentale sont nombreux : longues listes d’attente, coûts des séances au privé (particulièrement difficiles à assumer si la situation de violence a entrainé de la précarité financière), nombre limité de séances dans le réseau public. À l’instar de Béatrice, soulignons ici la gratuité des suivis psychosociaux offerts dans le réseau communautaire, qui permet aux victimes d’obtenir un soutien malgré des conditions matérielles parfois éprouvantes.

La littérature scientifique peut nous informer sur les meilleures approches d’intervention à la VPI. Les approches combinées incluant le soutien psychologique, la psychoéducation sur la violence et les groupes de soutien constituent les réponses les plus efficaces selon plusieurs méta-analyses et études empiriques (Arroyo et al., 2017 ; Ogbe et al., 2020 ; Paphitis et al., 2022). Les interventions qui visent à restaurer le pouvoir d’agir, soit la capacité des victimes à reprendre le contrôle sur leur vie et leurs décisions, sont également citées pour leur pertinence (Micklitz et al., 2023 ; Trabold et al., 2020). Nos résultats appuient la nécessité d’explorer davantage ces avenues pour des services réellement adaptés aux besoins des personnes lesboqueers, dans un cadre universellement accessible.

Or, certains témoignages, comme celui de Mélissa, expriment le souhait que la violence vécue soit reconnue sans passer par le système judiciaire. Certaines approches émergentes cherchent à répondre à ce besoin de justice des victimes en proposant des alternatives au cadre judiciaire formel (Bornstein et al., 2006). Par exemple, les approches de justice réparatrice en VPI visent à créer des espaces sécuritaires de réparation et de responsabilisation des auteur·rices de violence au sein de la communauté. Ces approches s’inspirent de mouvements féministes intersectionnels qui veulent repolitiser les réponses à la VPI en adoptant une lecture critique des structures institutionnelles et des rapports de pouvoir qui les caractérisent (Balser et al., 2024 ; Barocas et al., 2020 ; Belknap et Grant, 2021) ; elles s’inscrivent ainsi dans un débat plus large sur les différentes conceptions féministes de la justice en matière de VPI.

D’un côté, les approches réformistes veulent rendre le système judiciaire plus accessible et adapté aux besoins des victimes (Möser et Tillous, 2020). Le Tribunal spécialisé en matière de violence sexuelle et conjugale, qui sera implanté à l’échelle du Québec d’ici novembre 2026 (Cabinet du ministre de la Justice et procureur général du Québec, 2025) illustre cette volonté de réformer les services judiciaires de l’intérieur afin d’atténuer ses effets délétères sur les victimes, sans en remettre en question la structure.

De l’autre, les approches abolitionnistes, inspirées notamment par les travaux de Davis (2022), contestent la légitimité même des institutions policières et judiciaires. Elles revendiquent une justice qui n’expose ni les victimes ni l’auteur·rice de la violence à des formes de violence structurelle racistes, sexistes ou hétérocisnormatives (Arnold et Ake, 2013 ; Cissner et al., 2019 ; Messing et al., 2015). Elles mettent plutôt de l’avant l’amélioration globale des conditions d’existence — notamment un meilleur accès au logement, à l’éducation et aux soins de santé — comme fondement d’une réponse étatique réellement préventive et efficace (Davis et al., 2022), une considération que nous partageons.

Nos résultats montrent que la complexité des besoins exprimés par les victimes appelle à une diversité de types de soutien. Tant que la sécurité et le consentement des victimes sont au cœur des considérations, une diversification des réponses nous semble non seulement souhaitable, mais indispensable.

Cette étude présente certaines limites. D’abord, pour l’ensemble des services, les expériences ambivalentes ont été sous-représentées par souci de présenter de manière plus concise les éléments saillants de nos analyses. Par ailleurs, les témoignages critiques à l’égard des services communautaires, surtout LGBTQIA+, ont été moins rapportés, ce qui pourrait refléter une meilleure adéquation de ces services avec les besoins des victimes lesboqueers. Toutefois, il est également possible que la collaboration entre nos projets de recherche et ces organismes pour le recrutement des participant·es ait freiné l’expression de critiques.

Par ailleurs, bien que notre approche soit ancrée dans une perspective féministe intersectionnelle, les dimensions du racisme, du validisme ou du statut migratoire n’ont pas été abordées de manière significative par les participant·es. L’échantillon étant majoritairement sans handicap, blanc et composé de citoyen·nes canadien·nes, cette étude ne permet pas une analyse des imbrications de ces oppressions, ce qui constitue une limite importante pour une compréhension pleinement intersectionnelle des parcours de soutien. Plusieurs chercheuses montrent d’ailleurs que les personnes LGBTQIA+ racisées victimes de VPI sont confrontées à une triple marginalisation dans les services (Hill et al., 2012 ; Simpson et Helfrich, 2014) — une réalité qu’il serait fort pertinent de mettre en lumière dans les recherches futures.

La combinaison de deux corpus recueillis à deux ans d’intervalle, malgré des guides d’entretien compatibles, pourrait avoir affecté la rigueur des résultats (Tracy, 2010). La variabilité entre l’intervieweur·euse ainsi que l’absence de certains repères contextuels affectent possiblement la restitution des témoignages. Enfin, notre ancrage dans une épistémologie critique, féministe et queer nous a amenés à considérer la VPI à travers le prisme des rapports sociaux de pouvoir, en particulier en ce qui a trait au genre, à la classe et à l’orientation sexuelle. Cette posture a enrichi l’analyse, mais a pu porter notre attention sur certains éléments, comme la discrimination, au détriment d’autres dimensions, comme le sentiment de justice ressenti à travers les recours judiciaires.

Cette recherche a permis de mieux cerner les composantes d’un soutien de qualité pour les victimes de VPI lesboqueers, à savoir un accueil initial empathique, un soutien émotionnel et psychologique ainsi qu’un environnement d’intervention sécurisant et adapté aux réalités lesboqueers. Nos résultats montrent que la qualité des services ne repose pas uniquement sur la disponibilité des ressources, mais dépend également d’une posture d’intervention axée sur l’écoute et la compétence culturelle.

Par ailleurs, les limites de la réponse judiciaire indiquent la nécessité d’une plus grande diversité de formes de soutien aux victimes. L’accompagnement psychosocial semble aligné aux besoins des victimes et apprécié par celles-ci. Or, ce type de soutien demeure plus difficile d’accès, ce qui nous semble en décalage avec les besoins formulés par les personnes lesboqueers. Les approches communautaires, comme la justice réparatrice, mériteraient aussi d’être davantage considérées dans l’offre de services en VPI.

Le modèle proposé par Kennedy et al. (2024) a apporté une structure d’analyse pour réfléchir la qualité des services. Les trois dimensions de la confiance institutionnelle en VPI — bienveillance, compétence et équité — résonnent avec les récits de nos participant·es et nous permettent de préciser les composantes clés à mettre de l’avant dans l’amélioration des services.

Améliorer les services destinés aux victimes de VPI lesboqueers ne pourra se faire sans repenser les approches à l’intervention et les principes qui sous-tendent les services formels. Aussi bien intentionnés qu’ils soient, les prestataires de services ne peuvent compenser dans l’immédiat pour des inégalités structurelles comme la pauvreté, le racisme ou l’hétérocisnormativité, qui affectent tant les causes que les conséquences de la VPI. Cette complexité exige de reconnaître que ce sont les institutions qui doivent être profondément transformées pour pallier ces inégalités systémiques. À tout le moins, il est essentiel qu’elles s’adaptent aux réalités des victimes, plutôt que d’exiger que celles-ci s’adaptent à elles.

Conflits d’intérêts

Aucun conflit d’intérêt déclaré.

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Notes

1 La formulation « violence entre partenaires intimes » sera privilégiée à la formulation « violence conjugale » dans cet article afin de refléter la diversité des configurations relationnelles, notamment les relations polyamoureuses, les fréquentations, les relations strictement sexuelles ou non conjugales. Retour au texte

2 Cette formulation inclut notamment les personnes bispirituelles, lesbiennes, gaies, bisexuelles, pansexuelles, trans, non-binaires, queers, fluides dans le genre, intersexes et asexuelles. Retour au texte

3 Le soutien psychosocial en VPI décrit les interventions visant à améliorer le bien-être émotionnel, social et mental des personnes victimes, incluant l’écoute, la relation d’aide, la psychothérapie ou le soutien par les pairs (Micklitz et al., 2023). Retour au texte

4 Il est important de noter que, parmi les participant·es, certain·es s’identifiaient à plusieurs identités de genre simultanément, faisant ainsi de l’identité de « femme » une parmi d’autres et non l’identité principale. Les formulations neutres et épicènes seront privilégiées dans la présentation des résultats, tandis que le pronom « elles » sera utilisé au pluriel. Retour au texte

5 Certain·es participant·es ont vécu des expériences de violence avec plus d’un·e partenaire ou dans des relations non dyadiques (par exemples, des relations polyamoureuses). Retour au texte

6 « S’obstiner » signifie ici « se disputer ». Une « chicane » signifie une « dispute ». Retour au texte

7 Petit ami. Retour au texte

8 « Payer pour ses affaires » signifie ici que l’autrice de violence subisse des conséquences légales pour la violence physique exercée. Retour au texte

9 Les bris de condition désignent, au Québec, le non-respect des conditions judiciaires, telles que l’interdiction d’entrer en contact avec la victime ou de se rendre à proximité de celle-ci. Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Gabrielle Rioux, Thomas Delawarde-Saïas et Valérie Roy, « Qualité des services de soutien et confiance institutionnelle : expériences des victimes lesboqueers de violence entre partenaires intimes au Québec », Psychologies, Genre et Société [En ligne], 5 | 2025, mis en ligne le 22 novembre 2025, consulté le 19 décembre 2025. URL : https://www.psygenresociete.org/541

Auteur·ices

Gabrielle Rioux

Gabrielle Rioux est candidate au doctorat en psychologie communautaire à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), avec une spécialisation en études féministes. Ses travaux de recherche explorent les violences dans les relations intimes et amoureuses et le bien-être des femmes et des personnes LGBTQIA+. Elle s’intéresse particulièrement à la santé communautaire et à l’accessibilité des services publics et associatifs.

Thomas Delawarde-Saïas

Thomas Delawarde-Saïas est professeur agrégé de psychologie communautaire à l’Université du Québec à Montréal (Canada). Il co-dirige l’Agence Kalía (France). Ses travaux portent sur les déterminants structurels des inégalités sociales en périnatalité et dans les services de protection de l’enfance.

Articles du même auteur

Valérie Roy

Valérie Roy est travailleuse sociale, professeure titulaire à l’École de travail social et de criminologie de l’Université Laval, directrice de l’Équipe Violence conjugale : acteurs en contexte et pratiques novatrices, et chercheuse régulière au Recherches Appliquées et Interdisciplinaires sur les Violences intimes, familiales et structurelles (RAIV). Dans ses travaux de recherche, elle s’intéresse aux personnes qui exercent de la violence conjugale, à la violence conjugale chez les populations LGBQT+ et aux pratiques d’intervention en matière de violence.  

Droits d’auteur·ices

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